ANDRÉ SIROTA

À PROPOS

Professeur émérite – Université Paris Nanterre 

Docteur d’État ès Lettres et Sciences Humaines 

Directeur de recherche en psychopathologie sociale clinique – EA 4430 – Laboratoire A2P 

Distinction : Commandeur des Palmes Académiques (2013) 

 

Spécialité : 

Psychologie et psychopathologie sociale clinique des groupes et processus collectifs.

Anthropologie sociale et psychanalytique des groupes actuels.

En tant que clinicien chercheur, notre travail porte sur trois groupes d’objets d’attention et d’investigation : 

  1. Corps social – Processus collectifs de liaison et de déliaison – Figures de la perversion narcissique sur scènes sociales et professionnelles – Crises – Conflits – Liens – Coopérations.
  2. L’acte d’instituer en tant qu’il est acte de déclaration d’existence, par une personne réelle explicitement missionnée pour cela dans l’ordre symbolique, en faveur de l’enfant à sa naissance, pour lui et pour les autres ; cet acte d’institution du petit enfant lui donne et lui reconnaît socialement, culturellement et politiquement une place dans la cité.
  3. Faire équipe et faire son travail pour faire société et réciproquement – Groupes pour penser & Espaces intermédiaires d’élaboration – Recherche-action-participante et collaborative. Capacité de sollicitude.

 

En tant que clinicien praticien : 

Tiers externe auprès d’équipes pluriprofessionnelles de travail ayant décidé de créer, dans leur institution, une instance périodique d’analyse et d’élaboration de leurs fonctionnements et coopérations en regard de leur modèle théorique explicite.

Tiers externe auprès d’équipes en crise majeure souhaitant surmonter en parlant et en analysant, avec l’aide d’un tiers externe, ce qui, après un évènement traumatique collectif, oppose plus ou moins durement ses membres, chacun ayant l’impression d’être pris dans une nasse psychique et sociale.

Supervisions professionnelles en groupe ou en individuel, de psychologues et de cadres de direction de structures associatives.

Responsabilités associatives actuelles ou récentes : 

➢Depuis février 2021 : vice-président de la Conférence des Publications de Psychologie en Langue Française, dont le sigle est CPPLF.

➢D’avril 2017 à février 2021 : président de la CPPLF.

➢De juin 2019 à juin 2022 – président du Centre International de Recherche, de Formation et d’Intervention en Psychosociologie, CIRFIP.

➢ De juin 2012 à juin 2017 : Président de l’association nationale des CEMÉA, (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active), mouvement pédagogique d’Éducation nouvelle et d’Éducation populaire.

➢De mars 2006 à mars 2010 & de mars 2010 à mars 2014, soit pendant deux mandats successifs, d’une durée de 4 ans chacun : Président de la Société Française de Psychothérapie Psychanalytique de Groupe (SFPPG).

De 2010 à 2018 : chercheur associé auprès de la FESPI : fédération des établissements scolaires publics innovants se référant de la pédagogie institutionnelle notamment.

➢ De mars 2013 à mars 2017, membre du CNIRÉ : Conseil National de l’Innovation pour la Réussite Éducative, placé auprès du Ministre de l’Éducation Nationale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

➢De mai 2013 à juin 2015, président du Conseil de la ville d’Aubervilliers pour son projet éducatif de territoire.

Activités de recherche et résultats marquants : 

L’impensé ordinaire de l’institution est en relation avec sa fonction de base. Sa fonction de base est de contenance et de garantie qu’une place est aménagée et réservée pour chacun ; pourquoi l’impensé ? Parce que cette fonction d’accueil et de préservation d ‘une place pour chacun de manière durable est ignorée, dissimulée et puis méconnue. L’acte d’institution est acte rituel et symbolique par lequel le corps social par ses instances et ses membres, chargés d’en garantir l’observance des règles du jeu,font exister socialement l’individuen tant que sujet individuel et sujet de société, sujet politique. Si ces instances existent.

Cet acte d’instituer, de nos jours peu mis en acte, est susceptible, s’il ne se fait pas emprise, de rassurer le sujet individuel sur la réalité et la continuité de l’existence – et de son existence — et de sa place dans la succession  des générations et sur le fait que l’on compte pour autrui ; cette reconnaissance d’existence, cette déclaration d’existence est nécessaire à tous les âges de la vie. Lorsqu’elle n’est pas assurée, ou lorsqu’elle est insuffisamment assurée, elle entame plus ou moins gravement le lien de chacun au groupe social et fait perdre tout sens de ce que nous appelons communément le Contrat social.

Cette problématique de la continuité/discontinuité de l’existence nourrit le réservoir inconscient du malaise dans la culture et ses institutions ou structures sociales. Elle constitue cet impensé occulté et méconnu, plus qu’ignoré. Cet impensé est aux sources de la violence politique, de la violence brute, en particulier entre les générations, puisque, en particulier à l’école, cette représentation de la succession des générations n’y est pas assurée, pas vraiment incarnée.

En effet, la structure scolaire, qui a globalement mission d’éducation et de socialisation, et pas seulement d’instruction, ne peut assurer cette mission fondamentale à l’existence même de l’École, car chaque classe institutionnelle apparente de l’École, est mise dans l’impuissance étant mise dans l’impossibilité d’accéder aux responsabilités individuelles et collectives qu’elle devrait exercer. Cette violence, qui peut en outre étonner, ne fait pourtant que réfracter la violence des groupes, plus souvent fratricides que fraternels, que forment les adultes faute d’accordages suffisamment co-élaborés sur les institutions où ils œuvrent.

Figures sociales de la perversion narcissique dans les institutions, les relations sociales et professionnelles. Procédures perversives d’assujettissement en système totalitaire (Coordination et chapitre d’un ouvrage collectif paru en Roumanie et article co-signé en France) 

Intrications et co-construction psyché/socius. Relecture de Totem et tabou et hypothèses anthropologiques à propos des conditions d’apparition et de déploiement de la conscience moderneà partir des résultats de la paléoanthropologie contemporaine. Du processus avéré d’hominisation au processus supposé ou espéré d’humanisation.

Thématiques de recherche :

Groupes et processus collectifs. Crises – Liens – Conflits & Coopérations – Faire équipe et faire société pour faire son travail.

Figures sociales de la perversion narcissique dans les institutions, les relations sociales et professionnelles.

Procédures perversives d’assujettissement en système totalitaire.

L’institution ; les effets de violence destitutrice du sujet, destructrice du socius et de la société ; les effets destituant mortifères du pacte implicite pour maintenir l’institution et ce que veut dire instituer dans  l’impensé individuel et collectif.

Espaces et dispositifs spécifiques d’analyse et élaborations en groupe ; présence et conditions d’investissement de la présence d’un participant tiers externe ; le travail de culture.

 

2) Résultats (Tous les résultats présentés ci-après sont issus de recherches-action collaboratives et participantes, ils figurent dans des publications réalisées ou à paraître :

Les conditions de la co-construction du lien social et d’appartenance sont plus ou moins connues et reconnues, ainsi que l’importance de la construction de ces liens pour la construction du sujet individuel. Toutefois, dans la société fragmentée et cloisonnée qui est la nôtre, les dispositions institutionnelles ne sont pas créées du fait d’un tabou défensif, clivant immodérément sphère privée et familiale d’avec la sphère publique. Cela permet de continuer à se plaindre sans faire quoi que ce soit, pour l’explicitation des rapports nécessaires entre Famille et École, qui sont pourtant, dans toute société moderne, les deux structures anthropologiques de base éducatives et de socialisation de l’individu, l’une devant faire tiers pour l’autre.

C’est pourquoi, en particulier, l’organisation de l’École doit changer afin que celle-ci crée les conditions institutionnelles indispensables à l’exercice de ses missions. Sans ces changements, les effets de l’impensé ordinaire de l’institution perdurera, la plupart des individus continueront à ne percevoir des institutions que leur dimension de contrainte, dépourvue de sens selon eux. Les institutions impensées infligeront des vécus d’absurdité du vivre en société et de violence qui génèreront des violences agies.

Le socius

Le socius est cette part sociale qui est à la fois en nous, entre nous et en dehors de nous ; elle nous constitue en tant que sujet individuel, sujet social et comme partie intégrante de groupes de semblables/différents, de groupes d’individus non massifiés. Le socius est  à la fois en nous, autour de nous et en dehors de nous. Il se forge dans des pratiques sociales et productives initiées et agies d’un commun accord. Le socius nous permet d’édifier cette capacité de travailler de concert avec les autres et de connaître le plaisir partagé, celui que l’on prend parce que l’autre l’éprouve aussi, en même temps que soi, parce que nous nous sommes engagés par une commune praxis. Il est antagonique de la jouissance perverse qui ne s’éprouve qu’aux dépens des autres, les autres étant alors privés de l’accès à leur propre plaisir d’être et de faire avec les autres. Ce qui tue.

 

L’institution

L’institution est dans l’acte conventionnel et de langage, de mots échangés, ou acte rituel et symbolique par lequel le corps social par ses instances et ceux chargés de les garantir fait exister socialement l’individu en tant que sujet individuel et sujet de société, sujet politique. Cet acte très peu ou pas du tout mis en acte est susceptible, s’il ne se fait pas emprise, de rassurer sur la réalité de l’existence et sur le fait de compter pour autrui. Il permet d’éprouver la fonction instituante, inclusive et contenante de l’institution. Mais les conditions de cette garantie ne sont pas pensées, pas créées de nos jours.

Cet impensé occulté et méconnu plus qu’ignoré est aux sources de la violence politique, de la violence brute, en particulier entre les générations et à l’école. Cette violence peut étonner alors qu’elle ne fait que réfracter la violence des groupes, plus souvent fratricides que fraternels, que forment les adultes faute d’accordages suffisamment co-élaborés entre eux sur les institutions où ils œuvrent et où ils sont censés se donner en exemple aux jeunes générations.

C’est donc plutôt gruger autrui qui fait repère.

 

Les conditions culturelles de l’émergence de la conscience, conscience de culpabilité ou conscience morale, selon Freud à partir d’une relecture de Totem et tabou

Intrications et co-construction psyché / socius. Hypothèses anthropologiques à propos des conditions d’apparition et de déploiement de la conscience à partir des résultats de la paléoanthropologie contemporaine. Du processus avéré d’hominisation au processus supposé ou espéré d’humanisation. Les éditions Payot préparent une réédition de Totem et tabou, pour cette nouvelle édition j’ai été chargé de rédiger une nouvelle préface. Parution en 2015 en livre numérique

Une recherche coordonnée en 2010-2013

Coordonnateur pour la FESPI du Programme de recherche FESPI/ Fondation de France, intitulé : « Au collège, accompagner et soutenir des équipes enseignantes dans la prévention du décrochage scolaire au moyen de recherches actions / formations. »

Il s’agit d’un Programme proposé à la Fondation de France lors de son appel à proposition de 2010, appelé : « Aidons tous les collégiens à réussir !  Ensemble contre le décrochage scolaire ».

Ce programme de recherche, sur 3 ans a été mis en œuvre d’octobre 2010 à septembre 2013.  Y ont participé : une chercheuse du LASI, Danièle Toubert, ainsi que deux membres correspondantes du LASI : Lisa Capdevielle et Esther Atlan, psychologues cliniciennes ayant une très bonne expérience du travail en milieu scolaire. (5 établissements de la FESPI sont engagés et 3 Equipes d’Accueil.

Etc.

Publications récentes : 

à Ouvrage sous presse :

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Retour à Jitomir, Paris, Le Manuscrit, déc. 2023

Derniers ouvrages publiés :

  • Des groupes pour penser, Paris, Le Manuscrit, 2018.
  • Pervers narcissiques – Comprendre, déjouer, surmonter,Paris, Le Manuscrit, 2017.

Dont deux ouvrages collectifs

  • Construire, écrire et lire un article en psychologie, sous la direction de Virginie Althaus, Christian Ballouard, Anne Loncan, Hélène Maire, Philippe Robert et André Sirota, Paris, Éditions IN PRESS, 2022
  • Violences entre générations. Répétition ou transformation ?Paris, Le Manuscrit, 2017. 

Préfaces : 3

SIROTA, A. 2020, préface introductive à l’ouvrage de Florence Lhomme, « La relation pédagogique. Des clés pour se construire, Paris, L’Harmattan. 

SIROTA, A. 2019, Préface introductive : l’approche psychanalytique de la psychologie clinique et de la psychopathologie,  30 grandes notions de psychologie clinique et psychopathologie psychanalytiques, ouvrage collectif, sous la direction de Nathalie de KERNIER, Paris, Dunod, p. 4-5.

 

SIROTA, A. (2015). L’émergence de la conscience moderne, nouvelle préface à Totem et tabou, Sigmund Freud, Paris, Éditions Payot & Rivages, édition numérique, (Epub), p. 8-18.

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Dans les derniers  articles  publiés :

  1. 2023 – Thibouville, G. & Sirota, A. De l’absence de répondant à la défaite du récit des origines à l’adolescence, érès,Connexions, 2023/1, N° 119, p. 137-148.